« J’aime la moto mais je tiens à ma vie »Piste de slalom à la moto école Pôle 30 à Nîmes.

« J’aime la moto mais je tiens à ma vie »

Les jeunes motards sont particulièrement sujets aux risques d’accidents. Comment vivre sa passion de la moto sans risquer sa vie ? L’enquête de Clément Veyrat, fan de moto.

Tout a commencé en octobre 2015 à Montpezat, près de Nîmes dans le Gard. Mon meilleur ami m’appelle et me dit: «Clément, j’ai reçu ma moto cross ! Viens on va faire un tour». On a continué de rouler et puis un an après, à 15 ans, j’ai passé mon permis moto BSR (AM). C’était le plus beau jour de ma vie. Le 30 décembre 2019, j’ai eu mon premier accident en moto : en rentrant d’être allé faire des courses, une voiture a pilé juste devant moi mais j’ai freiné trop tard et je l’ai percutée à environ 60 km/h . Si je n’avais pas eu mon casque ni mon blouson coqué ce jour-là aujourd’hui j’aurais peut être encore la nuque cassée. J’avais très mal au niveau des côtes et, en plus, j’ai dû faire plein de réparations sur ma moto.

Malgré cet événement marquant, je ne regrette pas du tout d’avoir acheté une moto car pour moi c’est une passion. Avant je pouvais rester des heures devant ma console : j’ai remplacé l’écran par un guidon. Je me déplace beaucoup en moto. Quand je conduis je me sens libre et quand je roule je m’aère l’esprit. J’ai choisi de parler de la prévention à la sécurité pour les jeunes qui passent le permis moto grosses cylindrées (permis A2) car même si j’aime la moto je ne veux pas en mourir. Les motards sont particulièrement touchés par les accidents de la route. D’après les chiffres du l’Office nationale de la sécurité routière, en 2017, 669 motards sont morts sur la route contre 613 en 2017 : soit une augmentation de 9 %.

Exemple d'équipement à la moto école de Pole 30 à Nîmes.

Photo prise par Marie Gaillard

Quand on sait que 44 % des accidentés de la route sont des jeunes, comment mieux les sensibiliser à la sécurité ? Pour répondre à cette question je suis allé à la moto école Pole 30, à Nîmes, pour discuter de ce sujet avec le moniteur Jérémy Fabreiga . Quand je suis arrivé il était sur la piste : une grande ligne droite avec des plots disposés tout du long. Un cours de parcours lent venait de commencer. Ils étaient trois motards entrain de s’entraîner à conduire sur la piste. Entre deux instructions, il a répondu à mes questions. «Le problème c’est que les jeunes, après l’obtention de leur permis, ils se prennent pour des pilotes», dit-il. Les moniteurs sensibilisent les jeunes à la sécurité mais c’est aux jeunes d’appliquer les règles de respecter le code de la route m’a-t-il expliqué. En moyenne, les accidents arrivent deux mois après l’obtention du permis parce que les jeunes n’ont pas encore assez d’expérience. Le problème est d’autant plus important que comme l’a constaté Jérémy Fabreiga, il y a de plus en plus de jeunes qui passent leur permis moto.

Les règles de base à respecter pour éviter les accidents, c’est de rouler avec des équipements adaptés : casques, gants et blousons homologués. Il faut aussi rouler en état de sobriété, être attentifs aux autres usagers de la route. Quand j’ai passé mon permis moto, je me souviens que mon moniteur m’avait aussi dit de faire très attention à bien faire les contrôles visuels avant de tourner. Je pense aussi qu’il ne faut jamais se forcer à conduire, par exemple si on est fatigués. Il vaut mieux prendre le bus quand on ne se sent pas en état de conduire. Je pense, pour finir, qu’il ne faut jamais oublier que la moto n’est pas un jouet mais un véhicule de transport. La moto c’est extra mais ça ne vaut pas le coup de mettre sa propre vie en danger ni celle des autres.