« L’école doit mieux comprendre les élèves »

« L’école doit mieux comprendre les élèves »

Quelles sont les difficultés rencontrées par les jeunes durant leur scolarité ? Comment l’éducation nationale pourrait davantage s’adapter à leurs besoins. Nous avons posé la questions à trois jeunes de l’E2C. 

« Le système scolaire doit être plus compréhensible avec les élèves. Je me suis senti trahi par des personnes qui étaient censées m’aider, donc je n’ai plus eu confiance en l’école. Mes parents ne m’ont jamais aidé ou obligé à faire mes devoirs, parce qu’eux non plus ne sont pas allés à l’école. Ça crée des différences entre nous et les jeunes des beaux quartiers. »

Thomas, 18 ans, a arrêté l’école en seconde professionnelle et souhaite aujourd’hui devenir grutier.

« Il y a trop d’heures de cours à l’école et les professeurs parlent trop. Quand nous on parle, on a des -1, -2, donc on s’ennuie et ça démotive. »

Amina, 20 ans, a arrêté les études au bac professionnel et souhaite devenir brancardière dans l’armée de terre.

« Pour moi, il y a deux cas de figure avec le système scolaire : soit on aime soit on n’aime pas. Personnellement, moi je n’ai pas aimé car on nous apprend des choses qu’on n’a pas envie d’apprendre et on ne nous apprend pas les choses qu’on aimerait connaître : par exemple l’histoire de l’esclavage, des pays africains, la colonisation, l’histoire du racisme. Je pense aussi que les jeunes veulent travailler de plus en plus tôt car ils voient que même avec des diplômes, c’est compliqué de trouver un boulot. Je ne conseille pas de sortir du système scolaire mais je pense que l’école devrait s’adapter un peu plus aux thèmes et sujets qui intéressent la jeunesse. »     

Antuya, 25 ans, ancienne animatrice périscolaire, en reconversion professionnelle.

« J’ai fait deux collèges : un dans la ZUP Nord de Nîmes et là j’ai vu que trop de gars du quartier dans la même classe, ça tue l’école. Après j’ai été dans le collège Bigot aux Jonquilles, à Nîmes, il y avait plutôt des enfants de bonnes familles et là ça travaillait. Là- bas, j’ai découvert qu’on devait faire la bise aux gens le matin, alors que nous dans le quartier, on serre la main à tout le monde. »

Najim, 21 ans, souhaite devenir journaliste

 

Propos recueillis par Najim Karroum, Thomas Santos et Williams Corenthin