Avec Morgan’s Cycles, le vélo vintage est dans l’air du temps

Avec Morgan’s Cycles, le vélo vintage est dans l’air du temps

Nîmois et passionné de vélo, Morgan redonne vie aux vieux cycles et vend également des modèles neufs dans son atelier, au cœur de la ville.

Quand et pourquoi vous êtes-vous lancé dans cette aventure Morgan’s Cycle ?

Il y a quatre ans et demi avec ma boite à outils, au fond du garage auto de mon oncle. Je travaillais dans le monde du vélo depuis une douzaine d’années. J’avais envie d’avoir ma propre affaire. Mais je n’avais pas d’argent, alors j’ai emprunté 2 000 euros à ma grand-mère pour acheter une trentaine de vélos anciens, les retaper et les vendre. Au début, c’est le doute, ça fait peur forcément. Mais aujourd’hui, nous vendons 1 300 vélos chaque année. En plus des « Vintage » nous avons à la boutique des vélos neufs, des électriques, des cargos, des Hollandais, des pliables. J’ai même conçu et vendu un vélo pour le chanteur Marc Lavoine !

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai un bac S en poche, puis un bac pro mécanique vélo au CFA de Marguerittes. Cette année d’apprentissage a été ma meilleure expérience pour apprendre le métier. Puis j’ai passé une licence d’art appliquée orientée sur le design pour concevoir mes propres  gammes de vélo. Je suis aussi parti en Ecosse pendant un an pour apprendre l’anglais, et aux Etats-Unis  pour faire des cadres de vélo en bambou. Enfin j’ai travaillé cinq ans en tant que guide pour des touristes qui visitaient la France à vélo.

Vous avez relancé la marque historique de Nîmes, les vélos Némausa…

Exactement. C’est une marque de cycles qui a été créée à Nîmes en 1906 et qui a été vendue pendant 80 ans. On a décidé de racheter la marque pour le remettre au goût du jour trente-cinq ans après.

Comment s’organise le quotidien de l’atelier ?

Je fais beaucoup de choses différentes pour gérer mon entreprise : je choisis les marques avec lesquelles nous travaillons, je gère trois employés, met en place des actions pour valoriser la boutique, etc. J’ai finalement assez peu de temps pour réparer les vélos ! Mais j’adore mon travail, je ne m’ennuie jamais. Ça donne de l’énergie d’être passionné. Mais je consacre beaucoup de temps à mon travail, c’est difficile d’équilibrer avec la vie personnelle.

Est-ce un choix important de s’installer à Nîmes ?

A Nîmes, il n’y avait pas de magasin de vélo de ville. Des boutiques de VTT, oui, mais pas des vélos de ville. Il y avait donc une opportunité. Ma famille et mes amis sont à Nîmes, c’est important pour le développement de l’entreprise d’avoir des contacts, un réseau, etc.

Quel conseil pourriez-vous donner aux stagiaires de l’E2C ?

Et dans chaque métier, il faut maîtriser un savoir-faire de base, une technique, quel que soit le secteur. Moi, par exemple, c’est la mécanique vélo. Autour de cette compétence, je développe plein de choses. C’est facile à dire mais il ne faut pas craindre de se lancer, faire ce dont on a envie. Il faut ensuite travailler dur. Mais aussi trouver du plaisir dans son travail et avoir des objectifs : moi, par exemple, dans 10 ans, j’aurai ma propre usine de vélos pour produire mes marques.

En savoir plus : www.morganbicycle.fr

Interview et photo réalisées par Manon, Tom, Inès, Lara, Joseph, Maxime.